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Association Française Janusz Korczak (AFJK)
UNESCO, Bureau international d'éducation

JANUSZ KORCZAK (1878-1942)
par Tadeusz Lewowicki[1]

Le texte suivant est tiré de la revue trimestrielle d'éducation comparée de l'UNESCO : Perspectives  (vol. XXIV, n° 1-2, 1994). Connaissant l'auteur qui était venu nous offrir une copie de la version originale de son texte rédigé en polonais, au vu de la mauvaise qualité de la traduction française publiée, nous avons pris soin d'en corriger les nombreuses erreurs de transcription. Nous avons aussi apporté quelques précisions devenues nécessaires avec le temps, ajoutées entre crochets sous forme de Notes de la rédaction [N.D.L.R.].

NouveauPour le XXe anniversaire de la Convention des droits de l'enfant, la revue Enfance majuscule du mouvement Alexis Danan a consacré un numéro entier à Janusz Korczak, avec notre version révisée de cet article (« Korczak, un message universel », No 108, sept-oct. 2009, pp. 6-11).

© UNESCO : Bureau international d'éducation, avec la mention : « Ce document peut être reproduit librement, à condition d'en mentionner la source ». Dont acte, avec nos remerciements, car il s'agit là d'un travail de référence.

Janusz Korczak (de son vrai nom Henryk Goldszmit) est une des figures les plus importantes et les plus attachantes de la pédagogie contemporaine. Homme aux intérêts très variés, doué de multiples talents et de vastes connaissances, il aimait énormément les enfants et était particulièrement sensible à tous les problèmes sociaux. Médecin par sa formation et éducateur par goût, il fut animé d'un désir passionné d'améliorer la réalité qui l'entourait, ce qui le conduisit à écrire et à pratiquer le journalisme.

Sa vie, son action communautaire et éducative et ses écrits ne sauraient être répertoriés à l'aide des catégories usuelles, ni même décrits de manière exhaustive. Korczak était en effet de ces personnalités qui exercent une forte influence sur leur milieu, transforment les pratiques sociales, détruisent les dogmes figés des théories scientifiques et jettent les fondements de théories nouvelles. Par ailleurs, il exerça toutes sortes d'activités pratiques dans les domaines de la médecine, de l'éducation et du journalisme.

Condamnant toutes les manifestations du mal, dénonçant la stupidité, il montra par l'exemple comment on pourrait rendre le monde meilleur et plus beau. Tel a été le sens de son combat : instaurer un monde où la vie serait meilleure, surtout pour les enfants. Rien n'avait pour lui plus de valeur que le bonheur des enfants et leur plein épanouissement. Il consacra toute sa vie adulte à essayer d'apporter le bonheur à un nombre croissant d'enfants.

 

La formation de sa personnalité

Henryk Goldszmit naquit à Varsovie en 1878. Son père, Józef Goldszmit, était un avocat respecté, un intellectuel d'une grande curiosité d'esprit. Dans la famille Goldszmit, l'intérêt agissant à l'égard des affaires collectives était une longue tradition. Le grand-père de Korczak, Hirsh Goldszmit, était très actif dans les cercles juifs polonais progressistes ; il appartenait à l'« Haskalah » (mouvement inspiré de la philosophie des lumières qui s'était développé dans le milieu juif) et pratiquait en même temps la médecine[2]. Le frère de son père, Jakub, était également avocat et faisait du journalisme.

Le climat familial joua sans nul doute un rôle considérable dans la formation de la personnalité de Korczak, et en particulier dans sa sensibilité aux problèmes sociaux. Il était lui-même convaincu de beaucoup devoir à sa famille et à son entourage immédiat.[3] A. Lewin écrit : « En luttant contre le mal, l'injustice et l'ignorance, il poursuivait l'action des générations précédentes. Nous avons de bonnes raisons de penser qu'il attachait une grande importance à la généalogie. Dans ses écrits, il a souvent exprimé la conviction que les individus remarquables, les grands esprits, sont l'aboutissement d'une évolution continuée pendant de nombreuses générations[4]».

La personnalité de Korczak fut dans une large mesure façonnée par ses études au Praskie Gimnazjum (lycée qui doit son nom au quartier de Prague à Varsovie) qui est aujourd'hui bien connu en Pologne sous le nom de Wladyslaw IV Liceum. Son professeur de grec exerça sur lui une forte influence.

Vivement intéressé par la nature, le jeune Korczak acquit rapidement la passion de la lecture ; la poésie de A. Mickiewicz et les romans de J-I. Kraszewski l'émouvaient profondément. En 1891, c'est-à-dire à l'âge de treize ans, il tenait déjà un journal. À mesure que les années passaient, le recours à divers genres littéraires devint chez lui un besoin pressant et une habitude profondément enracinée.

Ses premières œuvres littéraires, comme « Samobòjstwo » (Suicide), rédigé en 1895, et une série de sketches humoristiques, écrits en 1896, datent de l'époque où il était encore à l'école. Le manuscrit de 1895, dont le personnage principal est un homme sombrant dans la folie, a été perdu et n'a donc jamais été édité. Sa première publication a été un texte humoristique « Wezel gordyjski » (Le Nœud gordien) qui parut dans un numéro de 1896 de la revue Kolce (Pointes). C'était également la première fois que l'auteur utilisait le pseudonyme « Hen » formé de la première syllabe de son prénom, Henryk. Korczak publia encore d'autres œuvres avant même de commencer ses études supérieures. En 1898, alors qu'il était en huitième année d'études, il participa au concours littéraire I. Paderewski, en présentant une pièce en quatre actes intitulée Ktòredy ? (Comment ?). Il utilise à cette occasion, pour la première fois, le pseudonyme Janusz Korczak, sous lequel il est encore connu à l'heure actuelle.

 

Son programme social

Sensibilisé dès son jeune âge aux problèmes sociaux par son milieu familial, Korczak ne pouvait manquer de réagir contre toutes les manifestations du mal, de l'injustice et de l'inégalité, dont il percevait à la fois les aspects sociaux et les effets sur les individus. Il dénonça nombre de cas d'oppression, tant matérielle que spirituelle. Il s'éleva aussi contre les phénomènes tels que la pauvreté, le chômage, l'exploitation et l'inégalité sociale. Ce faisant, il agissait en « homme qui suit une voie solitaire de décisions et d'initiatives personnelles »[5] ; en effet, il n'appartenait officiellement à aucune organisation politique, consacrant toutes ses forces à l'activité sociale et luttant par ses écrits et ses paroles pour la dignité de l'être humain et son droit à l'épanouissement.

Korczak était extrêmement attaché à sa patrie, occupée par des envahisseurs depuis de si longues années. Profondément préoccupé par le sort de la Pologne et des Polonais, il était proche des milieux qui appelaient l'indépendance de leurs vœux et s'employaient activement à le faire entrer dans les faits. D'où ses relations suivies avec des groupes sociaux progressistes, des éditeurs de revues progressistes (voir extrémistes), des enseignants, des écrivains, des journalistes, des médecins et des étudiants. En sa double qualité de militant et de médecin, il a eu de nombreux contact avec les couches les plus pauvres de la société.

Le programme social de Korczak a pris corps au cours de ses études médicales, commencées en 1898 à la Faculté de médecine de l'Université de Varsovie. Disséminé dans de nombreux ouvrages et mis en œuvre de multiples manières, ce programme n'en demeure pas moins exceptionnellement clair et cohérent. Les principaux aspects en sont l'amélioration des conditions de vie, l'élimination du chômage, le développement de l'hygiène (surtout parmi les catégories les plus pauvres de la population), la réalisation des conditions requises pour le développement physique et mental des enfants, la vie familiale considérée comme une valeur, l'éducation pour tous, l'égalité en droit des hommes et des femmes. Nombre d'autres problèmes importants pour la société polonaise de l'époque sont également pris en considération.

La gamme des préoccupations sociales et des observations sociologiques de Korczak a été étonnamment vaste. Il s'exprima sur des questions concernant sa profession, la médecine, mais consacra également une grande attention à des sujets qui, sans être totalement étrangers à la médecine ou à l'éducation, en sont cependant assez éloignés. Ainsi, il traita de l'économie et des rapports professionnels et n'hésita pas à aborder des questions touchant à la culture, aux sciences naturelles et à la morale. Il combattit les coutumes néfastes en les critiquant et en les ridiculisant, mais incita aussi les gens à réfléchir plus avant en en appelant à leur conscience, surtout lorsqu'il s'agissait d'améliorer les conditions de vie des pauvres, de concilier les principes de la justice et les pratiques sociales, et de faire reconnaître le droit de tous de vivre dans la dignité.

Tandis qu'un sens remarquable de l'observation l'aidait à détecter et à condamner de nombreux maux de la société, ses connaissances médicales le mettaient en mesure de proposer des solutions judicieuses dans le domaine de l'éducation sanitaire. Ainsi, fut-il conduit à aborder des questions comme les soins à donner aux enfants, le rôle d'un climat familial stimulant dans l'éducation et le développement de l'enfant, et le développement physique et psychologique de l'enfant et de l'adolescent. Autant d'aspects importants du programme d'action sociale de Korczak, qui était en réalité un programme de médecine sociale, activement mis en œuvre par lui dans sa pratique médicale et pédagogique.

C'est aux enfants qu'il a consacré l'essentiel de ses efforts. Si, à peine adulte, il est devenu éducateur, c'est aussi pour contribuer à résoudre certains problèmes sociaux. Les besoins des enfants pauvres et le sort des orphelins sont au cœur de l'action éducative qui a occupé de nombreuses années de la vie de Korczak. Mais voyons d'abord quelle a été sa carrière médicale.

 

Sa carrière médicale

Janusz Korczak, nous l'avons dit, commence à étudier la médecine en 1898, sans cependant se borner, pendant ses études, à approfondir la science médicale. Il fait également du journalisme, prend une part active aux travaux de la Société d'hygiène de Varsovie, écrit un ensemble appréciables d'œuvres littéraires, travaille dans un hôpital, enseigne, exerce des fonctions d'éducateur. Il est médecin et animateur dans des colonies de vacances. Il voyage aussi : en 1899, il se rend en Suisse pour y étudier des questions touchant les services de santé ; il s'y familiarise également avec les idées pédagogiques de Pestalozzi.

Dès l'obtention de son diplôme de médecin, en mars 1905, il est mobilisé et envoyé sur le front russo-japonais. Il est affecté aux centres d'évacuation de Harbin et de Tao'an Xian et passe ensuite quelque temps à Khabarovsk. Il découvre les horreurs de la guerre ; à force de soigner les autres, il tombe malade lui-même. Après plusieurs mois, il revient du front. Pendant qu'il est en Extrême-Orient, il fait fonction de correspondant de guerre. Les atrocités qui se déroulent sous ses yeux ne l'empêchent pas d'écrire : il continue d'envoyer des articles, dont certains portent d'ailleurs sur des questions de sociologie ou de pédagogie.

À son retour à Varsovie, son activité journalistique reste toujours aussi intense. Il publie des articles dans des revues médicales, comme Krytyka Lekarska (Critique médicale), ainsi que dans d'autres périodiques et dans des recueils. Parmi les sujets qu'il traite figurent l'état de la santé publique, les problèmes rencontrés par les médecins, et le travail des sages-femmes.[6] Il donne également de nombreuses conférences à l'intention de médecins.

Pour améliorer ses connaissances professionnelles, il fait des voyages d'étude à Berlin, en 1907, puis à Paris, en 1909. À cette époque, il publie également des articles sur les soins à donner aux nouveau-nés, comme : « Waga dia niemowlat w praktyce prywatnej » (Bascules pour nourrissons dans la pratique privée), « O znaczeniu karmienia piersia niemowlat » (De l'importance de l'allaitement), « Niedziela lekarza » (Le dimanche du docteur), « Kropla mleka, czy niedziela lekarsa » (Une goutte de lait, ou le dimanche du docteur).[7]

À la différence de ses autres publications, ses textes médicaux sont ordinairement signés de son vrai nom : Henryk Goldszmit. La plupart d'entre eux sont publiés au cours des deux premières décennies du XXe siècle.

Pendant la première guerre mondiale, il est de nouveau obligé de pratiquer la médecine dans des circonstances dramatiques. Il est placé à la tête d'un service d'un hôpital militaire sur le front ukrainien, où il est particulièrement ému par le sort des enfants blessés. En 1917, il trouve des abris pour des enfants abandonnés à Kiev.

Avec le temps, l'activité médicale de Korczak se ralentit. Il consacre de plus en plus de temps et d'attention à la théorie et à la pratique de l'éducation. Tout en demeurant médecin, il cesse d'exercer régulièrement, car il lui semble que ce n'est pas la meilleure façon d'améliorer le monde. La médecine peut prévenir et guérir les maladies ; elle ne peut améliorer les individus. Aussi décide-t-il d'enseigner et d'éduquer, ce qui lui donnera de plus grandes possibilités d'influer sur les esprits et, partant, d'améliorer la société.[8]

 

Son programme pédagogique

À l'instar de celles de nombreux éducateurs et enseignants de son temps, les conceptions de Korczak portent la marque des grands courants de la pensée pédagogique du début du siècle. Les théories de Dewey, Decroly et Montessori suscitaient un vif intérêt. Le mouvement de l'Éducation nouvelle, qualifié aussi de « progressisme pédagogique », était en plein essor. Les écoles subissaient également l'influence des idées de nombreux autres éducateurs européens et américains. Des travaux nouveaux de psychologie faisaient évoluer la pensée pédagogique en Pologne, et l'éducation et la psychologie polonaises se développaient elles-mêmes rapidement.

Korczak avait commencé à étudier la psychologie et la pédagogie dès sa prime jeunesse. Il s'intéressait beaucoup à l'histoire de la pensée pédagogique ; il connaissait les travaux de Pestalozzi et de Spencer, et était séduit par les idées de Fröbel. Dès le début de sa carrière journalistique, il manifesta un profond respect, voire une admiration passionnée, à l'égard des ouvrages de ces auteurs. En 1899, il écrivait dans un des périodiques de l'époque : « Les noms de Pestalozzi, Fröbel et Spencer brillent avec non moins d'éclat que ceux des plus grands inventeurs du XXe siècle. Car ils ont découvert davantage que les forces inconnues de la nature ; ils ont découvert la moitié inconnue de l'humanité : les enfants[9]».

Korczak lisait fréquemment les œuvres de Tolstoï [web 1 - 2]. Les idées exposées dans l'essai « Des enfants de paysans ou de nous, qui doivent apprendre à écrire auprès de qui ? » étaient particulièrement proches des siennes. Comme Tolstoï, il a proclamé la nécessité de faire preuve d'une maturité suffisante pour parvenir à comprendre les pensées, les émotions et la sensibilité des enfants.[10]

Le programme pédagogique de Korczak repose sur l'idée qu'il faut pleinement comprendre les enfants, qu'il faut pénétrer dans leur monde et saisir leur psychologie, mais qu'il faut avant tout et surtout les respecter et les aimer, c'est-à-dire les traiter en fait comme des partenaires et des amis. Pour reprendre ses propres termes : « Les enfants ne sont pas de futures personnes ; ce sont déjà des personnes… Les enfants sont des êtres dont l'âme contient les germes de toutes les pensées et de toutes les émotions qui nous animent. La croissance de ces germes doit être guidée en douceur[11]».

L'idée que les enfants ne diffèrent que très peu des adultes imprègne presque toute l'activité de Korczak. Il traitait chaque enfant comme on doit traiter un adulte dont on respecte les pensées et les sentiments. Il avait coutume d'affirmer que la principale différence entre les enfants et les adultes se situe dans le domaine des émotions, et qu'il fallait par conséquent étudier ce domaine et se mettre en mesure de partager les émotions des enfants.

On peut trouver dans les écrits que Korczak nous a laissés et dans l'action qu'il a menée nombre d'autres idées clés de son programme pédagogique. Certaines n'ont rien perdu de leur valeur.

Aux conceptions déjà citées sur la condition sociale de l'enfant, il faut ajouter celles concernant la nécessité d'introduire de nouvelles méthodes d'enseignement. Korczak était opposé à l'enseignement dans les écoles. Il était opposé à l'enseignement ex cathedra, à la séparation entre l'école et la vie, et à un formalisme excessif dans les rapports entre maîtres et élèves. Il réclamait la création d'écoles que les enfants aimeraient, où ils pourraient étudier des sujets à la fois intéressants et utiles et qui développeraient des relations harmonieuses entre les enseignants et eux. Il soulignait la nécessité de créer un système éducatif globalisant, fondé sur une coopération entre l'école, a famille et diverses institutions sociales.

Il ne fait aucun doute que ces idées dérivaient en partie de la pédagogie de l'Éducation nouvelle, mais qu'elles étaient aussi le fruit de l'expérience et des réflexions personnelles de Korczak. C'est dans l'œuvre qu'il a accomplie dans des maisons de redressement, des orphelinats et des colonies de vacances que l'originalité de ses conceptions pédagogiques apparaît le plus clairement.

Les mesures éducatives et protectrices apparemment mineures et sans grande importance que Korczak appliquait dans son travail auprès des enfants forment en fait un ensemble d'actions cohérentes et bien conçues. Ainsi, il partait du principe qu'un groupe d'enfants ne peut fonctionner convenablement que si les conditions de la vie quotidienne sont satisfaisantes ; aussi prêtait-il une grande attention aux locaux où les enfants vivaient, à leur régime alimentaire, leur repos et leur hygiène. À cet égard, il se comportait à la fois en représentant typique de la pédagogie contemporaine, laquelle s'attachait précisément à ces questions, et en médecin conscient de l'importance de ces conditions pour le développement de l'enfant.

L'idée centrale de la pédagogie de Korczak était que les enfants doivent, dans la mesure du possible, bénéficier d'un climat stimulant dans un milieu de type familial. Dans le cas des enfants vivant avec leurs parents, il appartient à ces derniers de créer pareil climat ; dans le cas des orphelins ou des enfants qui, pour une raison ou pour une autre, n'habitent pas avec leurs parents, cette tâche incombe à l'orphelinat ou à l'institution qui accueille l'enfant. Les pensionnaires de ces établissements doivent jouer des rôles calqués sur ceux des membres d'une famille ; ainsi, les enfants déjà grands doivent s'occuper des plus jeunes et participer à des activités ménagères. Pour que cette participation soit profitable, chacun doit s'acquitter de certaines tâches bien déterminées. Inculquer le respect du travail et en faire comprendre la nécessité sont des aspects importants du programme éducatif appliqué par Korczak.

 

Autonomie

Korczak considérait l'application du principe d'autogestion comme un élément important de l'action pédagogique. Enfants et adultes devaient se mettre d'accord sur les règles régissant la vie de l'institution, puis veiller ensemble à leur application. Cet authentique système d'autogestion fut introduit par Korczak dans les orphelinats où il travailla. Les organes des enfants étaient un Conseil autonome et un système d'arbitrage par les pairs. L'établissement de règles s'imposant à la fois aux pupilles et à ceux qui en avaient la charge était un aspect important du système.[12]

Dans cette atmosphère de gestion et de responsabilité conjointes, les enfants se souciaient beaucoup de l'opinion de leurs camarades et surveillants au sujet des tâches effectuées, et dans d'autres domaines intéressant la vie du groupe ou de ses membres. D'où l'importance de la place réservée aux diverses formes d'échanges de vues : bulletins, réunions de pensionnaires et plébiscites fondés sur le libre choix. Cette dernière formule était une idée originale de Korczak qui devait être développée des années plus tard en sociométrie.

Il est impossible de présenter, dans les limites de ce bref article, ne serait-ce que les aspects les plus importants du programme pédagogique riche et varié de Korczak. Cependant, les exemples cités plus haut de ses principales idées suffisent à révéler l'attitude profondément humaine de Korczak, celle d'un éducateur qui a créé lui-même son programme avec son cœur et son esprit, dans l'espoir qu'« en donnant [aux enfants] le maximum de liberté, sous réserve du respect indispensable de l'ordre… on fera au moins pénétrer un rayon de soleil dans leur vie grise et morose[13]».

Cependant, le plus grand mérite de Korczak n'a pas été de formuler et de mettre en œuvre son programme. Le meilleur motif que nous ayons de reconnaître la valeur de cet homme, de le respecter et de l'admirer, c'est la persévérance exceptionnelle avec laquelle il a mis ce programme en pratique.

 

Son rôle d'éducateur et d'enseignant

Les premières activités pédagogiques de Korczak remontent à l'époque où il était encore médecin. Tout en faisant ses études à la Faculté de médecine, il accepte de travailler dans des colonies de vacances. En 1904, il participe à l'organisation de colonies pour des enfants juifs à Michalòwka, dans le district d'Ostròw Mazowiechi, et commence à y faire adopter certaines de ses idées concernant l'organisation de la vie d'une communauté d'enfants. Parmi ces idées, figurent l'accomplissement de tâches spéciales, un système de maîtrise de soi et le plébiscite fondé sur le libre choix.[14]

Il travaille de nouveau dans des colonies de vacances durant les étés de 1907 et 1908, ce qui lui permet d'enrichir son expérience et de mettre à l'essai de nouvelles manières de résoudre les problèmes éducatifs.[15] À la suite de l'acquisition, en 1910, d'un terrain à bâtir à Varsovie, en vue de la création d'un orphelinat, Korczak s'occupe de mettre en place cette institution et il y applique son programme pédagogique de 1912 à 1914 [« Dom Sierot », « La Maison des orphelins », l'orphelinat n° 1 destiné aux enfants juifs pauvres, qui fut déporté dans le Ghetto de Varsovie en 1940 puis à Treblinka en 1942, N.D.L.R.].

À son retour du front ukrainien, il reprend ses activités pédagogiques. Il collabore avec l'Institut « Nasz Dom » à Prusków, près de Varsovie [l'auteur de l'article évoque ici « Notre maison », l'orphelinat n° 2 dont Korczak était le directeur pédagogique, qui accueillait les orphelins de guerre polonais, de culture catholique, N.D.L.R.]. Il surmonte résolument les nombreuses difficultés, principalement matérielles, auxquelles se heurte l'orphelinat. Il aide la directrice de l'établissement à mettre en œuvre le programme éducatif, et lorsque, quelques années plus tard, l'institution déménage pour s'installer à Varsovie [dans le quartier de Bielany, où il fonctionne toujours, N.D.L.R.], il continue de participer à sa gestion. Ses contacts avec Nasz Dom se poursuivront jusqu'en 1936.

En plus des activités éducatives qu'il mène, Korczak accepte à plusieurs reprises des postes d'enseignant dans diverses écoles. En 1901, encore tout jeune, il enseigne dans un pensionnat clandestin de jeunes filles. Il s'agit d'un établissement dirigé par S. Sempolowska, très connue en Pologne pour son action au service de la sociopédagogie et pour son activité de journaliste et d'éducatrice.[16]

Korczak fait aussi de la vulgarisation à l'Institut philanthropique de Varsovie, dans des salles de conférence gratuites et par l'entremise de la Société d'hygiène de Varsovie. Dès 1900, il est associé à l'Université volante, établissement qui dispense clandestinement un enseignement post-secondaire à Varsovie sous l'occupation russe.[17] En 1905-1906, l'école entre dans la légalité et devient la Société de cours universitaires. Lorsque, après 1915, l'Université libre polonaise est fondée, Korczak y exerce assez rapidement des activités. En 1922, il donne des cours à l'Institut national d'éducation spécialisée[18], qui forme des éducateurs appelés à s'occuper d'enfants souffrant de handicaps ou de difficultés d'apprentissage. Il donne nombre de cours et de conférences à l'intention de spécialistes et du grand public.

Il reprend son activité d'éducateur en 1939 [qu'il n'avait jamais interrompue… N.D.L.R.]. Travaillant dans son orphelinat [Dom Sierot, dont il s'est toujours occupé et où il demeurait, N.D.L.R.], il aide les enfants que la guerre a privés de leur foyer. Il lutte pour assurer la survie de l'établissement qui, parce qu'il accueille des enfants Juifs, est transféré dans le ghetto. En 1942, Korczak et les enfants dont il s'occupe sont déportés au camp de Treblinka ; il les accompagnera jusque dans la mort.

 

Journalisme et œuvres littéraires

L'œuvre journalistique et littéraire de Korczak est impressionnante. Les bibliographies les plus récentes et les plus complètes de ses œuvres publiées recensent un millier de titres, dont 24 livres.[19]

Son œuvre journalistique et ses ouvrages mineurs étonnent par la diversité de leur forme et par l'ampleur et la variété de leurs sujets. L'œuvre journalistique se compose en grande partie d'articles succincts et sketches humoristiques. Après ses débuts précoces en 1896, Korczak continue volontiers d'écrire pour Kolce [Pointes], périodique en partie satirique. En 1901, ses contributions, jusqu'alors occasionnelles, deviennent régulières. Il est responsable d'une rubrique de la revue Felieton Kolcow [Rubrique des pointes], où il fait paraître des sketches humoristiques, de petits essais, des dialogues et des anecdotes. À la fin de 1904, il a signé dans Kolce plus de 200 textes en l'espace de neuf ans[20]. Korczak y commente les coutumes et les comportements sociaux ainsi que des questions d'actualité à Varsovie, critiquant les idées reçues et surtout la moralité, l'hypocrisie et les faux-semblants de la bourgeoisie. Il s'en prend aussi aux conceptions traditionnelles de l'éducation des enfants et des adolescents, et en particulier des filles, raillant les modes successives et appelant l'attention sur les défauts de l'école et sur d'autres lacunes de l'éducation. Par ailleurs, il consacre une large place à la description des réalités des quartiers pauvres.

Entre 1899 et 1901, il publie principalement dans Czytelnia dla Wszystkich (Lectures pour tous), hebdomadaire dont les objectifs sont la vulgarisation et l'action sociale.[21] Ses articles, qui sont souvent de vulgarisation scientifique, portent sur des questions sociales. En 1904, il commence à travailler pour Glos — Tygodnik Naukowo-Literacki, Spoleczny Polityczny (La voix — Hebdomadaire scientifique, littéraire, social et politique). Représentatif de l'intelligentsia progressiste, Glos édité des auteurs tels que S. Brzozowski, S. Przybyszewski et S. Zeromski, écrivains de renom, J-W. Dawid, éducateur et psychologue, et J. Marchlewski, militant socialiste bien connu. C'est pendant cette période que Korczak fait la connaissance de Z. Naikowska, écrivain célèbre, et de L-L. Zamenhof, inventeur de l'espéranto.

En 1904-1905, Korczak fait paraître dans Glos une soixantaine d'articles sur des questions sociales, politiques et éducatives. Ce sont de petits tableaux de la vie des enfants de Varsovie, des articles polémiques et des billets envoyés du front russo-japonais. Après 1906, il publie dans Prwzeglad Spoleczny (La Revue sociale) et Spolezenstowo (Société), créés à la suite de la disparition de Glos.

À mesure que son expérience de pédagogue s'accroît, il traite davantage de questions éducatives, et se lance aussi dans diverses formes de littérature pour enfants. Il publie des poèmes et des contes, puis, plus tard des comptes rendus romancés de la vie dans les colonies de vacances Moski, Joski i Scrule et Jozki, Jaski i Franki (Colonies de vacances, t. I et II) où il raconte son expérience. Avec le temps, il écrit de plus en plus pour les enfants. Aux œuvres mineures, succèdent des ouvrages plus longs, tels que Krol Macius Pierwszy (Le Roi Mathias Premier), Brankructowo malego Dzeka (La faillite du petit Jack) et Praxidla Zycia (Règles de vie). Ces livres rencontrent un grand succès et sont réédités de nombreuses fois.

Korczak publie également des articles spéciaux pour les enfants dans le périodique W Sloncu (Au soleil), où il aborde nombre de problèmes politiques et sociaux complexes. Il écrit beaucoup pour Maly Przeglad (La Petite Revue), périodique pour enfants qu'il a créé et qui sera par la suite dirigé conjointement par des enfants et des adolescents.[22]

Ses conceptions pédagogiques et sa philosophie de l'éducation sont exposées dans : Jak kochac dziecko (Comment aimer un enfant), Momenty wychowawcze (Instants éducatifs), Kiedy znow bede maly (Quand je serai petit de nouveau), Prawo dziecka do szacunky (Le droit de l'enfant au respect). Il écrit également de nombreux articles destinés à des revues pédagogiques, comme Rocznik Pezdagogiczny (Annales pédagogiques), Praca Szkolna (Le travail dans les écoles) et Glos Nauczycielski (La voix de l'enseignant). Enfin, Korczak est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages littéraires : des romans, des nouvelles et une pièce de théâtre. Son Senat szalencow (Le sénat des fous) est mis en scène en 1931 par le théâtre Ateneum et obtient un accueil très favorable.

L'activité littéraire de Korczak diminue dans les années trente. En effet, il commence alors à se passionner pour la culture juive et hébraïque, voyageant en Palestine en 1934 et 1936. Il publie des articles et des nouvelles dans des périodiques palestiniens, ainsi que dans des périodiques de Varsovie destinés à la jeunesse juive. En complément de ses articles pédagogiques, il a écrit de petits textes sur l'hygiène, la pédiatrie et la médecine sociale. On peut considérer comme une autre forme de journalisme les causeries radiophoniques qu'il a données en 1935-1936 et en 1938-1939 et qui ont été très populaires. Les textes en ont été publiés en 1939 dans un recueil intitulé Pedagogika zarobliwa (La pédagogie par le jeu).

Rédigés pendant la deuxième guerre mondiale, ses Pamietnik (Mémoires) occupent une place à part dans ses écrits, compte tenu des circonstances tragiques et de l'atmosphère de cruauté et d'agression croissantes dans lesquelles elles ont été conçues.

 

L'héritage de Korczak

L'œuvre pédagogique et journalistique de Korczak ainsi que son activité éducative ont retenu une attention considérable de son vivant même : un grand nombre de ses écrits ont été traduits en langues étrangères, et les principes de sa pédagogie ainsi que certaines de leurs applications étaient bien connus à l'extérieur. Dans les premières années de ce siècle, l'œuvre de Korczak était connue et hautement appréciée en Russie, comme elle devait l'être ensuite en Union Soviétique. La Maison des orphelins de Varsovie [Dom Sierot] devint un modèle du genre ; elle reçut la visite de nombreux étrangers et était familière aux Polonais. Les travaux qui y étaient effectués exercèrent une influence considérable sur les méthodes d'éducation d'autres foyers du même genre. Les idées expérimentées dans la Maison des orphelins furent appliquées dans des écoles et des institutions d'éducation extrascolaire, tant entre les deux guerres qu'après la deuxième guerre mondiale.[23]

Les idées pédagogiques de Korczak suscitent encore l'intérêt de générations successives d'enseignants et d'éducateurs. Nombre d'écoles portent son nom, et le mouvement scolaire Korczak, fondé sur l'application de ses principes pédagogiques, est bien vivant. Les ouvrages du « Vieux Docteur » sont toujours publiés. Ses livres pour enfants, et surtout l'épopée du roi Mathias, sont lus par les jeunes de nombreux pays. Ses ouvrages pédagogiques sont étudiés par les adultes qui veulent rendre l'éducation utile et agréable pour les enfants.

Des recherches sur les théories et les pratiques pédagogiques de Korczak sont menées dans divers pays. Il existe des centres de recherche sur Korczak très actifs en Pologne, dans la République fédérale d'Allemagne, en Israël, en France et en URSS. L'intérêt de ses idées est reconnu par l'ensemble de la communauté éducative mondiale, comme en témoigne la célébration par l'UNESCO, en 1978, du centenaire de sa naissance. Entre autres institutions, l'Association Janusz Korczak internationale et le Groupe sur l'héritage pédagogique de Janusz Korczak de l'Institut de recherche pédagogique de Varsovie, s'emploient à collecter des informations sur l'homme et sur son œuvre qui continue à influer sur le développement de la pensée pédagogique et de la pratique de l'éducation. Mais les principales raisons à l'origine du vaste intérêt que suscite la vie et l'œuvre de Korczak sont la valeur de sa pédagogie en tant que telle, ainsi que le volume impressionnant de la production de toute une vie consacrée à faire sourire les enfants et à rendre les adultes meilleurs. Il a été fidèle à sa conviction que « notre lien le plus fort avec la vie est le sourire franc et radieux d'un enfant.[24]»

Fidèle aux enfants, fidèle à ses idéaux et toujours fidèle à lui-même, il fit le sacrifice de sa vie en partageant le sort tragique des enfants avec lesquels il avait été déporté dans le camp de Treblinka. L'occasion lui fut donnée d'avoir la vie sauve à condition d'abandonner ses pupilles ; il refusa parce que c'était pour eux qu'il vivait. Si Korczak a exercé et continue d'exercer une influence sur l'esprit et le cœur des hommes, ce n'est pas seulement par ses écrits pédagogiques, ses articles, son activité éducative et médicale et son œuvre littéraire. Son influence découle également de sa personnalité exceptionnelle, de sa lutte passionnée pour le bonheur des enfants, et des nobles sentiments dont il a fait montre à l'égard de ceux qui lui avaient été confiés. Elle découle de sa vie elle-même et du sacrifice qu'il en a fait dans des circonstances tragiques.

Il s'est efforcé sans relâche, et avec une conviction inébranlable, de surmonter le mal qui se manifeste dans la vie sociale, faisant quantité de victimes, parmi les enfants en particulier. Il a réussi à aider enfants et adultes de bonne volonté à instaurer des conditions de vie meilleures. Il a persévéré dans son œuvre jusqu'à la dernière extrémité, offrant un modèle d'activité sociale et professionnelle digne d'émulation. L'exemple qu'il a laissé est peut-être son legs le plus précieux. Il a également lancé aux générations futures un défi exprimé en ces termes : « Il est inadmissible de laisser le monde dans l'état où on l'a trouvé[25]».

Professeur Tadeusz Lewowicki
Varsovie, 1994.

 

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[1] Tadeusz Lewowicki (Pologne). Doctorat d'État en enseignement général à l'Université de Varsovie. Doyen de la faculté d'éducation à l'Université de Varsovie (1977-1981), directeur adjoint de l'Institut des sciences politiques scientifiques en matière d'enseignement supérieur entre 1981 et 1985, directeur de l'Institut de recherches pédagogiques entre 1985 et 1989, et vice-président du Comité d'experts pour l'éducation nationale. Rédacteur en chef du Ruch Pedagogiczny (Le mouvement pédagogique) et auteur de quelque 300 articles, dont « Aspiracje dzieci I mlodziezy » (Les aspirations des enfants et des jeunes) (1987) et « Proces kzatalcenia w szkiole wyzszej » (Le processus éducatif dans l'enseignement secondaire).

[2] J. Merzan, « Rodowòd Korczaka w swietle nowych dokumentòw » (L'héritage de Korczak à la lumière de nouveaux documents), Folks-Sztyme, 1976, n° 41.

[3] J. Korczak, « Dedykacja » (Consécration), dans : Sam na sam z Bogiem, czyli modlitwy tych, ktòrzy sie nie modla (Seul à seul avec Dieu, ou les prières de ceux qui ne prient pas), Varsovie, J. Mortkowicz, Towarzystwo Wydawnicze, 1922.

[4] A. Lewin, dans : Janusz Korczak. Pisma wybrane (Œuvres choisies), vol. I, Varsovie, Nasza Ksiegarnia, 1978, p. 9.

[5] Extrait d'une lettre de Janusz Korczak à Nasz Przeglad (Notre Revue), n° 140 de 1925.

[6] Article « Medycyna w samorzadzie » (La médecine en autogestion), dans : Praca zbiorowa podjeta i wydana staraniem lekarzy warszawskich(Ouvrage collectif établi et publié grâce à l'effort des médecins de Varsovie), Varsovie, E. Wende and Skal, 1906. Et : « Tajemnice pracy zawodowej akuszerek » (Les secrets professionnels des sages-femmes), Krytyka Lekarska (Critique médicale), 1907, n° 2.

[7] Ces articles ont paru en 1909, 1910 et 1911 dans Medycyna i Kronika Lekarska (Medicine and the Doctor's Chronicle) et Przeglad Pediatryczny (Revue de pédiatrie).

[8] Voir A. Lewin, op. cit., p. 8.

[9] Czytelnia dla Wszystkich (Lectures pour tous), 1899, no. 52, p. 2.

[10] J. Korczak, Kiedy znow bede maly (Quand je serai petit de nouveau). Varsovie, 1925 ; J. Mortkowicz, Towarzystwo Wydawnicze ; A. Lewin, op. cit.

[11] J. Korczak, « Rozwòj idei milosci blizniego w xix wieku » (Le développement de l'idéal de l'amour du prochain au XIXe siècle), dans : Czytelnia dla Wszystkich (Lectures pour tous), 1899, n° 52.

[12] Voir S. Woloszyn, Historia wychowania i zarys mysli pedagogicznej (Histoire de l'éducation et introduction à la pensée pédagogique), Varsovie, PWN, 1964 ; A. Lewin, op. cit.

[13] Voir la série « Michalòwka » dans : Izraelita, 1904, nos. 41-42.

[14] Voir la série « Michalòwka » dans : Izraelita, 1904, nos. 41-45 et 47-53.

[15] Il les a exposées, par exemple, dans une série de petits tableaux de la vie en colonie de vacances, « Moski, Joski i Srule », éditée également sous forme de recueil (Varsovie, 1910, Colonies de vacances, t. I) ; et dans la série « Jòzki, Jaski i Franki » publiée sous forme de recueil en 1911 (Colonies de vacances, t. II).

[16] Maria Falkowska, « Janusz Korczak. Kalendarium tycia, dzialalnisci i twòrszosci » (Janusz Korczak. Chronologie de sa vie, de son action et de ses écrits), Varsovie, Wydaw a Szkolne I Pedagogiczne, 1978, 52 p.

[17] Ibid.

[18] Ibid.

[19] Janusz Korczak, Bibliografia 1896-1942 [Ouvrage collectif publié sous la direction de A. Lewin], Heinsberg, Verlag, Agentur Dieck, 1985.

[20] Ibid.

[21] Marta Ciesielska, « Charakterystyka spuscizny pisarkiej Janusz Korczak » (L'héritage de Janusz Korczak écrivain), dans : Janusz Korczak, Bibliografia 1896-1942, op. cit.

[22] Ibid.

[23] Voir A. Lewin, dans : Janusz Korczak, Pisma wybrane (Œuvres choisies). Op. cit.

[24] Voir Korczak, « Smiej sie » (Éclatez de rire), dans : Czytelnia dla Wszystkich (Lectures pour tous) 1900, n° 2.

[25] Cette phrase a été écrite par Korczak en 1937, alors qu'il avait déjà derrière lui de nombreuses années d'expérience et de lutte, mais était encore entièrement habité par la volonté de poursuivre son œuvre.

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Notes bibliographiques

Beiner F., Dauzenroth E., Lax E., J. Korczak bibliographie, Quellen und Literatur 1943-1987 (J. Korczak : bibliographie, sources et littérature, 1943-1987). Heinsberg, Agentur Dieck Verlag, 1987.

Janusz Korczak. Bibliografia, 1986 (Bibliographie, 1986-1942). Heinsberg, Agentur Dieck Verlag, 1985.

Janusz Korczak. Bibliografia polska, 1943-1987 (Bibliographie polonaise 1943-1987). Heinsberg, Agentur Dieck Verlag, 1988.

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Pour citer cet article

LEWOWICKI Tadeuz : « Janusz Korczak (1878-1942) », [dans :] Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée, Paris, UNESCO, Bureau international de l'éducation, vol. XXIV, n° 1-2, 1994, p. 37-49 © UNESCO [en ligne sur korczak.fr]

https://korczak.fr | https://roi-mathias.fr © Ass. Frse J. Korczak (AFJK), Paris
(Page créée le 29 mars 2004 - Révisée le 11/02/2010)