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AFJK (Association Française Janusz Korczak)

Citations choisies de Janusz Korczak
Poncifs et idées reçues

Pour commencer, petite explication de texte…

 

 

 

Il n’y a pas que le grand

« Nous avons vécu dans l’idée que grand vaut mieux que petit […].

« Il n’est pas facile ni agréable d’être petit. Il faut être grand, occuper pas mal de place, pour susciter estime et admiration. Petit veut toujours dire : banal, dépourvu d’intérêt. Petites gens, petites joies, petites peines. Il n’y a que le grand pour nous imposer : grandes villes, hautes montagnes, arbres majestueux. Nous disons : “une grande œuvre, un grand homme”. Un enfant, c’est si petit, si léger… si peu de chose. Il nous faut nous pencher, nous abaisser jusqu’à lui…

« C’est notre propre exemple qui apprend à l’enfant à mépriser tout ce qui est faible. Mauvaise éducation, d’un triste présage. »

J. Korczak, « Le droit de l’enfant au respect », 1929 (p. 1)

 

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Petit n’est pas inférieur

« Nous attribuons à nos pauvres années des degrés différents de maturité. À tort : Il n’y a pas de hiérarchie au niveau de l’âge, comme il n’y a pas de graduations au niveau des sentiments, qu’il s’agisse de la douleur, de la joie, de l’espoir, de la déception. »

J. Korczak, « Le droit de l’enfant au respect », 1929, Éd. Laffont/Unesco (p. 44)

 

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Une vie différente

« Sans doute, les enfants sont différents des adultes : il y a des choses qui manquent dans leur vie, mais ils en ont d’autres qui nous manquent à nous. Il n’empêche que cette vie, si différente de celle de l’adulte est bien réelle. Elle n’a rien d’une chimère. »

J. Korczak, Comment aimer un enfant, 1919, Éd. R. Laffont (chapitre Famille § 40)

 

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Une vie bien réelle

« Nous disons : le futur homme, le futur travailleur ; le futur citoyen. Ce qui veut dire que la vraie vie, les choses sérieuses commenceront pour eux plus tard, dans un avenir lointain. […] Eh bien non, puisque les enfants ont toujours été et seront toujours. Ils ne nous sont pas tombés du ciel par surprise pour ne demeurer avec nous qu’un peu de temps. […]

« Les enfants constituent un important pourcentage de l’humanité, de ses tribus, peuples et nations, en tant qu’habitants, nos concitoyens de toujours. Ils ont été, ils sont, ils seront. Une vie pour rire cela n’existe pas. Non, l’enfance ce sont de longues et importantes années dans la vie d’un homme. »

J. Korczak, « Le droit de l’enfant au respect », 1929, Éd. Laffont/Unesco (p. 39)

 

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Un paradis, l’enfance ?

« Le jeu, c’est moins le paradis enfantin que le seul domaine ou nous leur laissons un peu de liberté, d’initiative. […] Il sait que le jeu c’est son droit, alors que tous les autres plaisirs ne sont que des concessions, des faveurs passagères.

« La présence des adultes et des étrangers gêne les enfants. Ils ont honte de leurs jeux parce qu’ils sont conscients de leur futilité. Ils savent que la vraie vie est ailleurs et leurs amusements expriment leur nostalgie douloureuse, couvrent un manque et une amertume réelle.

« L’enfant sait que son bâton n’est pas un cheval mais il faut bien qu’il s’en contente puisqu’il ne peut avoir de vrai cheval. Quel est l’enfant qui échangerait un chien vivant contre un chien en peluche ou à roulette ? Quel est l’enfant qui donnerait son poney pour un cheval à bascule ?

« Nous pouvons surprendre une petite fille quand, en jouant avec sa poupée, elle lui enseigne les bonnes manières, mais nous ne la verrons jamais quand le soir, dans son lit, elle lui confie ses peines, ses déceptions, ses rêves et qu’elle accuse son entourage d’injustice.

« […] Dans sa solitude, l’enfant dote sa poupée d’une âme.

« Un paradis, l’enfance ? Ce serait plutôt un drame. »

J. Korczak, Comment aimer un enfant, 1919,
Paris, Éd. R. Laffont, col. Réponses (chapitre. « Famille », pt. 74, p. 102)
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(Page créée en 2001 - Révision : février 2005)