Archives de l'action de l'AFJK en 2006-2010
L'AFJK qui fait connaître et défend en France l'œuvre de Janusz Korczak, le père spirituel de la Convention des droits de l'enfant, est solidaire des associations, des professionnels et des citoyens qui défendent aujourd'hui les intérêts des enfants au quotidien, contre toutes les formes de régression et de manipulation que continue de vouloir leur imposer la société, dans sa modernité comme dans ses conservatismes.
Cette page présente à la fois les pétitions signées par l'Association Korczak (AFJK) en tant que personne morale (c'est alors précisé), et celles qui ont attiré notre attention.
- Les États généREUX pour l'Enfance, lançés le 26 mai 2010
- [2010] L'Appel pour une protection européenne des mineurs isolés étrangers
- Pour la protection des enfants contre toute forme de violence
- Pétitions archivées (certaines sont encore utiles, voir sur leur site)
- [2010] L'appel de France Terre d'Asile
- L'Association française Janusz Korczak soutient l'Association France Terre d'Asile et appelle à une protection européenne des mineurs isolés étrangers.
- Les « mineurs isolés étrangers » (MEI) ou « mineurs non accompagnés » sont définis par le Haut-Commissariat aux réfugiés comme des enfants (moins de 18 ans), voyageant sans être accompagnés d'un adulte qui soit responsable d'eux, de par la loi ou la coutume. Ils seraient en France de 4 000 à 6 000 mais il n'existe pas de statistiques fiables et le phénomène aurait tendance à s'accroître. Chaque année, des milliers de mineurs étrangers arrivent sur le territoire de l'Union européenne sans représentant légal. On estime qu'ils seraient entre 50 et 100 000 en Europe. Ces enfants particulièrement vulnérables traversent généralement plusieurs pays européens.
- Seule une forte mobilisation autour de cet appel est susceptible de constituer une véritable alternative aux propositions des États membres, généralement marquées par un souci de régulation des flux migratoires au détriment de l'intérêt supérieur de l'enfant.
- L'UNICEF qui a signé cet appel développe sur son site un dossier complet sur la situation de ces jeunes réfugiés, fugueurs ou errants.
- La protection des enfants contre toute forme de violence
- L'Association Korczak demande l'interdiction de toute forme de punition corporelle et de violence éducative infligée aux enfants, y compris les violences verbales, les tapes, les gifles et les fessées.
- En 2010, le sujet reste de la plus grande actualité, malgré la polémique relancée par la proposition de loi de la députée Edwige Antier : Il s'agit de rompre avec la situation actuelle où les enfants sont la seule catégorie d'êtres humains que l'on peut frapper impunément, et de leur assurer une protection égale à celle dont bénéficient les femmes, les personnes âgées, les adultes en général. En ratifiant la Convention relative aux droits de l'enfant et la Charte sociale européenne, la France s'était doublement engagée à prendre cette mesure d'interdiction [cf. une synthèse de David Dutarte].
- Nous estimons que la violence éducative en général et intrafamiliale et scolaire en particulier est un problème largement méconnu et minoré qui est pourtant grave de conséquences tant pour l'équilibre psychique et moral des enfants que pour l'élaboration de leurs représentations du pouvoir et de l'autorité.
- On pourra lire aussi, sur le site de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon un article de Paulo Sergio PINHEIRO, expert pour le secrétaire général de l'ONU sur la violence contre les enfants, intitulé : « Ne giflez plus les enfants ! ».
- Janusz Korczak s'était clairement exprimé sur ce sujet. Sur le fonds, dans son manifeste de 1928 : Le droit de l'enfant au respect, récemment réédité par nos soins au format Poche à 3,50 euros pour en faciliter la diffusion, et par le Conseil de l'Europe, avec les conférences Janusz Korczak du Commissaire européen Thomas Hammarberg, dont l'une était précisément consacrée , dans un séminaire sur Korczak, à la nécessité de légiférer pour contrer la banalisation de la violence éducative : par Peter Newell, coordinateur de l'Initiative mondiale pour mettre fin aux châtiments corporels des enfants.
- Moratoire contre
la fabrique des bébés téléphages ! - L'Association française Janusz Korczak soutient le psychanalyste Serge Tisseron dans ses combats pour protéger les jeunes enfants des effets pervers de la société de consommation.
- Avec ses confrères psychiatres, pédopsychiatres, psychanalystes, psychologues et médecins, il s'était indigné en 2007 de découvrir le lancement prochain d'une nouvelle chaîne de télévision destinée aux enfants de 6 mois à 3 ans. Cette pétition que nous avons signée semble avoir atteint son objectif en entraînant la mobilisation du CSA qui s'est engagé en 2008 « à protéger les enfants de moins de 3 ans des effets de la télévision ». Reste à voir ce qui se fera réellement.
- Les utilisations politiques et sociales de l'ADN
- En 2007, le député UMP du Vaucluse Thierry Mariani, qui s'était déjà illustré l'année dernière en défendant le dépistage de la délinquance dès la maternelle, a eu une audience exagérée. Même validée par le Conseil constitutionnel, cette mesure discriminatoire supplémentaire est une faute sur le plan humain, politique et scientifique.
- Le projet indigne a fait long feu, au point qu'il n'y a plus aujourd'hui de lien valide sur Internet pour en témoigner (ce qui peut inquiéter). Pour mémoire, il y avait deux pétitions à signer : L'appel de l'Association « Sauvons la recherche » et la pétition de Charlie-Hebdo : Touche pas à mon ADN :
- La Défenseure des Enfants avait dénoncé la loi sur l'immigration comme contraire aux articles 9 et 10 de la Convention des droits de l'enfant (CIDE) et prit position contre les tests ADN, le 18/09/07 sur son site Internet ;
- DEI-France a diffusé le 29/09/07 à l'intention des Sénateurs, un communiqué de parfaitement documenté
- Dans la presse, nous avions remarqué : le billet vidéo d'ASI (Arrêt sur images), du 9 oct. 2007, et un article de L'Express du 14/09/07, relatant les exploits du député Mariani contre les enfants.
- Dans ce registre de dérive totalitaire, rappelons aussi les rapports annuels de la CIMADE sur les centres et les locaux de rétention administrative, où sont toujours régulièrement enfermés des enfants, qui dénoncent une logique de camps : « La rétention a glissé peu à peu vers une logique d'internement, transformant progressivement ces lieux en camps ».
- SOLIDARITÉS : le problème de l'eau
- L'eau non potable est la première cause de mortalité au monde, dont de nombreux enfants. Les populations l'ignorent mais les dirigeants le savent : il est possible de changer cela car des solutions existent et c'est avant tout une question de volonté politique et d'organisation comme le montre cette ONG française spécialisée dans le problème de l'eau.
- Nous savons par nos amis de Children's Voice à Goma que cette ONG a déjà réussi un travail remarquable dans les conditions très difficiles des régions du Kivu en guerre depuis 15 ans au Congo. Ses dirigeants estiment qu'il faudrait atteindre 100 000 signatures pour que cette pétition soit recevable… En 2010, on en est encore loin. Aidons-les !
- Pas de zéro de conduite
- [La mobilisation a permis de bloquer provisoirement le texte de loi même si rien n'est vraiment réglé… Au moins, l'INSERM a clairement reconnu ses erreurs et s'est engagée a réviser ses méthodologies… Le texte ci-dessous date du début de la mobilisation, en février 2006].
- Bébés déviants, bébés
délinquants ? Les projets fous des comportementalistes
Publié en septembre 2005, un rapport de l'INSERM fait scandale et provoque une mobilisation générale, tant ses conclusions et certaines de ses recommandations concernant les tout-petits apparaissent choquantes et opportunistes en ces temps de politiques sécuritaires. - Près de 200 000 personnes ont signé la pétition « Pas de zéro de conduite pour les bébés ». Ce fut un tollé ! On sentait bien qu'on se heurtait là à des orientations politiques et médicales lourdes qui font peu de cas de la liberté et de la dignité du citoyen lambda de plus en plus observé, catalogué, réduit à des entrées de statistique.
- Le rapport de l'Inserm était venu opportunément étayer d'une caution scientifique les travaux de la Commission Prévention du groupe d'études parlementaire sur la sécurité intérieure et sur la prévention de la délinquance, présidée par le député Jacques-Alain Bénisti, qui influence déjà directement la politique sécuritaire du gouvernement et qui préparait le terrain de la prochaine loi contre la délinquance des mineurs de son ministre de l'Intérieur.
- Ce rapport a pu être contesté, notamment, en tant que l'expression d'une seule tendance médicale très discutable et controversée, issue du béhaviorisme des chercheurs américains à l'origine du DSM — Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders —, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (cf. ici sa présentation par… l'un de ses défenseurs français) qui prétend réduire tous les symptômes et toutes les souffrances psychologiques à de simples cases à cocher et à leur corollaire : des prescriptions standardisées et des soignants presse-bouton…
- Mémorandum :
- • [25 mars 2006] Le Bureau de l'Association Korczak, (propriétaire de ce site), décide de signer l'appel.
- • [16 juin 2006] Le mouvement porte ses fruits : le gouvernement renonce au zéro pointé pour les enfants turbulents. « Le préfet Hagelsteen, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance, a annoncé le 12 juin 2006 que ce projet de loi ne comporterait pas de mesure de dépistage précoce de troubles psychiques chez l'enfant, mais que ces dispositions pourraient être intégrées au projet de loi sur la protection de l'enfance.
- « La déconnexion obtenue entre le dépistage précoce et la prévention de la délinquance constitue un grand succès pour tous ceux qui se mobilisent aux côtés de Pasde0deconduite. Cela confirme le bien-fondé de notre refus des mesures de prévention à caractère prédictif et stigmatisant pour les enfants et leur famille, et de notre rejet de la confusion des genres entre politique de santé, politique sociale et politique de sécurité. Cela nous encourage à développer au contraire une prévention ouverte, humanisante et prévenante. » [Extrait du communiqué de presse du collectif] - Applaudissements et félicitations aux animateurs du mouvement ! Mais ce n'est pas fini, loin de là, d'autres mesures scélérates étant prévues : la récolte des signatures doit continuer de plus belle !
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— Le dossier de presse de l'INSERM, sept. 05 [PDF 107 Ko, 10 p.].
— Le rapport préliminaire Bénisti, octobre 2004 [PDF 296 Ko, 60 p.]
— Le rapport définitif de la commission suscitée, 8 novembre 2005 [PDF 63 Ko, 13 p.]
— Le site de l'INSERM
— Le débat sur Internet, vu de Google
- Se faire soigner sans se faire arrêter !
- Le droit aux soins est inscrit dans le préambule de la constitution française. C'est un droit fondamental de la personne humaine. Il ne doit jamais être utilisé à d'autres fins que la préservation de la santé. Pourtant, la circulaire ministérielle du 21 février 2006, signée par Messieurs Clément et Sarkozy et adressée aux préfets et procureurs, explique dans les moindres détails les modalités d'interpellation des personnes sans titre de séjour : hôpitaux (salles d'attente, halls d'accueil…), blocs opératoires, centres d'accueil pour toxicomanes, véhicules (donc les bus associatifs, les véhicules des pompiers, les ambulances…), sièges d'associations ; sans oublier les quartiers connus pour abriter des personnes en situation irrégulière, les foyers et centres d'hébergement et leurs alentours mais aussi les guichets des préfectures, cachant ainsi aux étrangers répondant aux convocations l'intention de les arrêter !
- Et les enfants de ces étrangers, qui y pense ? Comment les soigner ? Déjà pourchassés jusque dans leurs écoles comme le dénonce régulièrement le RESF, ils ne pourront même plus être soignés ! On reste confondus devant une telle persécution, un tel mépris des droits humains, une politique aussi choquante qu'irresponsable, poussant encore un peu plus les plus vulnérables à la clandestinité ou à la révolte — quand ce n'est pas au suicide —, par l'actuel gouvernement de la République française…
- Nous avions signé la pétition de Médecins du Monde (retirée depuis). « La circulaire du 21 février 2006 peut paraître anodine. Elle marque cependant un point de rupture profond avec le respect de l'accès aux soins en France. Jusqu'à présent, les lieux de soins étaient préservés au nom du respect du droit fondamental de la personne malade à être soignée – ce qui est un impératif de santé publique – Avec cette circulaire, ces lieux de soins sont désormais visés comme des endroits de contrôle de l'immigration […] ».