Classement sélectif, francophone et non-exhausif
- « Le pianiste » (The Pianist), Roman Polanski, 2002
- « 1943, l’ultime révolte » (Uprising), Jon Avnet, 2002
- « Au nom de tous les miens », Robert Enrico, 1983
- Le pianiste, de Roman Polanski (2002)
- Avec Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox, Frank Finlay, USA, fiction, 2001, 2h28.
- L’histoire personnelle de Roman Polanski, survivant du ghetto de Cracovie, n'est sans doute pas étrangère à la réalisation de cette fiction inspirée de l'histoire vraie de Wladyslaw Szpilman, un pianiste juif polonais reconnu dont les mémoires rédigées juste après la guerre ont inspiré le scénario.
- Pour son Pianiste, Roman Polanski a reçu la Palme d'Or à Cannes et l'Oscar du meilleur réalisateur, mais le film a aussi déçu car on est ici très loin de la qualité de La liste de Shindler. Son évocation hasardeuse du personnage de Janusz Korczak est aussi une déception. Le grand éducateur est réduit à une apparition caricaturale grotesque de trente secondes en vieux fou provocateur, anonyme, s'amusant avec les jeunes enfants qui l’entouraient à narguer deux soldats pour leur soutirer des cigarettes.
- Polanski montre qu'il n'a rien compris à Janusz Korczak ni rien appris de lui, à la grande différence de Wladyslaw Szpilman, qui pourtant l'évoque à plusieurs reprises avec force et respect dans ses mémoires.
- 1943, l’ultime révolte, de Jon Avnet (2002)
- Avec David Schwimmer, Leelee Sobieski , Hank Azaria , Jon Voight, USA, fiction, 2001, 2h28.
- Sortie en mai 2002 à Paris, le film américain UPRISING (2h43) traitant de l’histoire du ghetto de Varsovie, une des pages les plus sanglantes de l’histoire de la seconde guerre mondiale et de la Shoah. Consacré à la révolte héroïque du ghetto intervenue en avril 1943, le film évoque le personnage de Janusz Korczak… comme un simple figurant (cf. notre commentaire ci-dessous). Précisons qu'il s'agit d'un condensé d'une série de quatre épisodes destiné aux chaînes TV américaines (cela se voit !).
- Malheureusement, dans la version cinéma de cette production, le personnage de Janusz Korczak, est ici bâclé et réduit à la simple expression d'un bon « papa gâteau » aussi inoffensif qu'inexistant. Plusieurs fois cité comme le directeur respecté de ce qui semble être le seul orphelinat du ghetto, il n'est représenté que sous l’angle d'un simple figurant de légende, une sorte d'incarnation muette de la protection des enfants qui n'aurait jamais eu aucun discours ni action propre. De surcroît, de façon totalement erronée, on le montre sans sa veste d'officier polonais qu'il n'avait pourtant jamais voulu quitter, et qui plus est, avec le brassard obligatoire de l’étoile de David, que, précisément, Korczak n'a jamais accepté de porter !
- L'histoire : comme dans le film d'Andrzej Wajda, le scénario commence en septembre 1939 avec l’invasion de la Pologne et la prise de Varsovie par l’Allemagne nazie. Il raconte la création du ghetto, l’organisation du Judenrat et la terrifiante agonie d'une population de 400 000 personnes. Il reconstitue, pour la première fois au cinéma, l’histoire de la révolte et du soulèvement armé puis l’écrasement total du ghetto dans l’indifférence générale des habitants de Varsovie vivants juste de l’autre côté du mur (seize mois avant leur propre révolte et son écrasement, dans l’indifférence cette fois de l’armée russe stationnée de l’autre côté du fleuve, en octobre 1944). Le film s'attache à analyser au passage avec beaucoup de justesse le racisme et l’antisémitisme ordinaire de l’époque.
Critique
n° 1 ; critique
n° 2 ; interview
de Jon Avnet
— Pour en savoir plus sur le ghetto de Varsovie et la Shoah,
Voir aussi notre critique du film de A. Wajda.
— Pour en savoir plus sur le ghetto de Varsovie et la Shoah,
Voir aussi notre critique du film de A. Wajda.
- Au nom de tous les miens, de Robert Enrico (1983)
- avec Michaël York, Jacques Penot, Macha Méril, Brigitte Fossey, France/Canada, fiction, 1983, couleur, 145 min.
- Le personnage du Dr Korczak (en second rôle) est interprété par Jenoe Horvath. Merci à Andres Zapana de Murcia en Espagne, qui nous a signalé l'évocation de Korczak dans ce film, sans commentaires.
- Martin Gray est un survivant de la Shoah. Juif, polonais, habitant de Varsovie, il est enfermé à 14 ans dans le ghetto de Varsovie par les nazis. Il essaye de survivre, avec sa famille, en faisant de la contrebande avec les contrebandiers. Chaque jour, les Allemands raflent des milliers de Juifs pour les envoyer vers l'Est d'où ils ne reviennent jamais. Un jour, c'est au tour de sa famille d'être emmenée. Ne voulant pas les abandonner, il les rejoint et est embarqué avec des milliers d'autres dans les trains de la mort. En arrivant, il est séparé des siens. Il découvre l'horreur du camp d'extermination. Il est réquisitionné pour déposer les victimes des chambres à gaz dans les fosses creusées, et là, impuissant, il voit tous les siens périr. La mort n'ayant pas voulu de lui, il met toute son énergie pour s'échapper et survivre…
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- Après avoir participé à la prise de Berlin avec l'armée rouge qu'il a intégré, Martin Gray émigre aux États-Unis où il fait fortune. Quinze ans plus tard, alors qu'il s'est installé en France, en Provence, le 3 octobre 1970, sa femme Dina et ses quatre enfants périssent dans un incendie de forêt. Cette répétition tragique de la disparition de ses proches est à l'origine de la rédaction de son roman, devenu un best-seller par la force de son témoignage.
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Frse J. Korczak (AFJK), Paris
(Page créée en 2002 - Dernière révision :
03/01/2010)