Association pédagogique et culturelle pour le respect de l'enfant
Pourquoi évoquer Korczak aujourd'hui ?
Voir aussi : Note de présentation
L'œuvre de Korczak est universelle, elle est au service de tous les enfants, quelles que soient leurs conditions de vie et leur milieu. Elle ne diffuse pas de méthode d'éducation, n'endoctrine pas, ne vend rien, et ne fait appel qu'à la conscience, au cœur et aux ressources humaines de chacun. Korczak n'est pas non plus un gourou. C'était un homme très modeste, qui a toujours refusé les honneurs et qui est resté très humble et indépendant toute sa vie.
Il avait un grand talent : il savait mieux que personne parler aux enfants et parler des enfants aux adultes.
Passionné par l'enfance depuis toujours, il a consacré son temps et sa vie entière à chercher les moyens de faire mieux comprendre et mieux respecter les enfants. Il avait compris que le monde ne pourrait pas sortir du cycle des guerres, de la misère et de l'autodestruction, sans profondément modifier la manière dont les adultes et la société en général accueillent, considèrent et traitent les enfants, à tous les moments de l'enfance.
Pour Janusz Korczak, les enfants ne sont pas des « êtres en devenir ». Ils sont riches de leurs regards sur le monde, de leurs propres valeurs (équité, justice, etc.), de leurs expériences singulières et collectives. Surtout, ils sont des citoyens à part entière dont l'avis et les besoins sont aussi importants que ceux des adultes ou des personnes âgées.
Au lieu de vouloir les normaliser/formater/embrigader au nom des croyances et des références d'un monde qui n'existera plus quand ils auront grandi [cf. un article à ce sujet du professeur Aleksander Lewin « L’essence de l’éducation »], les adultes et les politiques seraient plus inspirés de leur faire confiance, d'encourager leurs initiatives, de leur permettre de se faire entendre et de les aider à développer leurs propres capacités, leur analyse critique et leur indépendance d'esprit.
En inventant pour les enfants dont il s'occupait (enfants des rues, orphelins pauvres de toutes origines), les moyens les plus modernes sur le plan éducatif, humain et matériel, pour favoriser leur accueil et leur encadrement et pour soutenir leur autonomisation et émancipation, il a ouvert la voie la reconnaissance effective de tous les droits humains et à l'enseignement efficace de la démocratie et de la paix.
Korczak est le premier à avoir mis en application, au service de l'éducation des enfants, les droits actifs d'expression et de participation définis dans la Convention de 1989 aux articles 12 à 17, tant pour ses pupilles dans ses deux petites républiques des enfants, que pour les lecteurs de sa Petite revue (2000 correspondants de presse), et les innombrables auditeurs de ses émissions de radio.
Ami et défenseur des enfants, il a payé ses idées de sa vie, en restant jusqu'au dernier moment avec les enfants, dans l'enfer du ghetto de Varsovie, au moment de la Shoah, pendant la seconde guerre mondiale (1939-1945).
Korczak a laissé un immense héritage qui est universel, car il est entré dans l'Histoire comme une des plus grandes figures de l'humanité et parce que toute son œuvre est accessible à tous. Médecin et éducateur, il était aussi écrivain et il a laissé de nombreux de nombreux ouvrages. Parmi eux, il faut connaître son plus célèbre roman pour enfants, le premier grand roman des droits de l'enfant, dont la réédition est attendue en 2010 : Le roi Mathias Ier.