La démarche et l’œuvre de Janusz Korczak sont présents tout au long de ce nouvel ouvrage de Philippe Meirieu que tout éducateur, enseignant et parent devrait pouvoir lire avec plaisir et... soulagement.

L’auteur commence par rappeler et analyser les fortes résistances suscitées par la reconnaissance des droits de l’enfant dans le monde de l’éducation.

Il reprend les points forts et les contradictions de la Convention Internationale des droits de l’enfant de 1989 et prend en compte les arguments des opposants à ce texte, tels Alain Finkielkraut et Hannah Ahrendt, pour nous amener à une profonde réflexion sur le sens même de l’éducation et sur notre propre rapport aux enfants et à l’enfance.

L’auteur analyse ensuite le malaise qu’avait pu susciter la révélation par cette Convention que les enfants avaient aussi des droits actifs : ces droits d’expression, de participation et même d’association décrits dans les articles 12 à 17, que nous avions reconnus dans le mouvement Korczak comme étant les plus proches des dispositifs éducatifs cogérés institués par le grand éducateur dans ses deux orphelinats pilotes.

Philippe Meirieu montre que ces nouveaux droits acquis ne peuvent pas être interprétés en terme de « droits positifs » au sens juridique. Mais qu'ils peuvent l’être en termes de « dispositifs pédagogiques », appelant à être sans cesse réinventés pour être précisément adaptés aux enfants concernés.

Ainsi compris et réappropriés par tous, adultes et enfants solidaires, ces « nouveaux » droits apparaissent comme des supports privilégiés de l’action pédagogique responsable et éclairée des professionnels pour accompagner l’initiation de l’enfant à la liberté et à la conquête du savoir.

Bernard Laudoux, Paris, 10-06-2002.