Mesdames, Messieurs,
Quel bonheur d'être ici ce matin, d'abord pour ouvrir deux espaces utiles aux familles et à la jeunesse crosnoise ensuite pour célébrer deux hommes pour qui j'ai la plus grande admiration.
À Crosne, la famille et la jeunesse sont au cœur de notre action. Vous le savez, Monsieur le Président, vous qui avez dirigé cette ville pendant 21 ans et qui continuez de nous accompagner dans ce travail.
Donner à ses enfants la meilleure éducation possible, l'accès aux loisirs, au sport et à la culture, voila ce qu'attendent tous les parents, voila le défi que nous devons relever en accompagnant les familles dans cette démarche.
« La jeunesse est impatiente et sévère dans ses jugements, probablement plus en France qu'ailleurs, certainement aujourd'hui plus qu'avant. Ce n'est pas moi qui vous en blâmerais, vous les jeunes, car vous avez de fortes raisons d'être inquiets, d'être critiques.
« Je n'ignore pas ces raisons mais je sais aussi qu'il dépend de vous que votre critique demeure vaine et votre impatience stérile, ou qu'elles soient l'une et l'autre, et dès maintenant, des ferments d'énergie et d'action ».
Ainsi s'exprimait Pierre Mendès France il y a 50 ans. Ce discours reste d'une modernité, d'une actualité qui dérange mais qu'il nous faut, qu'il vous faut, vous les jeunes méditer. Pierre Mendès France, c'est pour moi un modèle dans la gestion des affaires publiques. Nous ne répéterons jamais assez tout ce que la France lui doit. Homme politique intègre, il incarnait l'image même d'une gauche morale et éthique. Son talent, son humanisme profond nous manque aujourd'hui. L'histoire de Pierre Mendès France, c'est l'histoire de notre famille, Monsieur le Président, Cher Michel, même si et comme le disait Michel Rocard, Pierre Mendès France l'avait rejoint par des chemins qui lui furent propres. Pierre Mendès France, c'est pour résumer une alchimie complexe entre la force de l'âme et l'humilité attentive.
C'est un homme qui n'a jamais cédé à la facilité, tout comme l'autre grand homme que nous honorons aujourd'hui Henryk Goldszmit dit Janusz Korczak, martyr pour les Polonais, juste entre les justes pour les Israéliens, modèle pour tous les éducateurs de la terre, le sens du combat de Janusz Korczak est simple : rendre un monde meilleur, plus beau surtout pour les enfants. Pour Janusz Korczak…
« Les enfants ne sont pas de futures personnes ; ce sont déjà des personnes… les enfants sont des êtres dont l'âme contient les germes de toutes les pensées et de toutes les émotions qui nous animent. La croissance de ces genres doit être guidée en douceur ».
Je crois que c'est ce que l'on ne saurait par trop vous recommander à vous les professionnels qui allez œuvrer dans cette Maison de l'Enfance et de la Famille et dans cet Espace Ados.
Cet idéal de facilité [mot erroné] aux enfants poussa Janusz Korczak à faire le sacrifice de sa vie en partageant le sort tragique des enfants de l'orphelinat de Varsovie dont il avait la charge et avec lesquels il fut déporté dans le camp de Treblinka. Oui, nous honorons aujourd'hui un juste, un exemple qui découle de sa vie et de son œuvre au service de l'Enfance et du sacrifice auquel il consent en mourant avec « ses enfants » sous le joug de ses bourreaux, tout remplit de la haine que leur inspirent leurs idées extrêmes.
Rendre hommage à Pierre Mendès France persécuté par Vichy et Janusz Korczak, victime du nazisme, c'est aussi dire NON haut et fort à la bête hideuse qui s'incarne dans l'extrémisme par trop renaissant.